EU Kids Online III: Étude européenne sur comment protéger les enfants des risques en ligne

Les enfants utilisent rarement les services de signalement ou d’intervention en ligne

Les outils permettant de signaler les problèmes en ligne sont rarement utilisés. Seulement un enfant sur dix (13%) de ceux qui ont déclaré avoir été perturbés sur Internet dit avoir eu recours à ces outils de signalement. Selon la conclusion d’un nouveau rapport du réseau de recherche EU Kids Online, il reste encore beaucoup à faire à ce sujet.

Le 11 juillet 2012, les fournisseurs de services Internet ainsi que d’autres dirigeants du domaine politique et des organisations non gouvernementales présenteront leur plan d’action pour assurer la sécurité des enfants en ligne dans le cadre d’une réunion organisée par la Commission européenne à Bruxelles. Le groupe dénommé "Coalition to make the Internet a better place for children" travaille sur des thèmes comme le traitement plus facile des outils de signalisation en ligne, la protection de données personnelles adaptées à l’âge, l’usage plus renforcé des systèmes de classification des contenus sur Internet, ainsi qu’une plus grande diffusion des logiciels d’aide pour les parents. Basé sur une enquête avec un échantillon de 25.000 enfants entre 9 et 16 ans de 25 pays européens, le rapport rédigé par EU Kids Online fournit des informations à propos de ces sujets et montre les problèmes liés aux différentes mesures.

Système de signalisation en ligne

Le professeur Georges Steffgen, directeur du groupe EU Kids Online à l’Université du Luxembourg, souligne, au sujet des systèmes de signalisation en ligne, que les enfants doivent avoir la possibilité de faire des réclamations et de chercher de l’aide lorsqu’ils se sentent perturbés sur Internet. Au Luxembourg, ceci est assuré par des systèmes de notification en ligne comme www.stopline.lu. Les points essentiels pour un système de signalisation en ligne efficace sont des offres d’aide visibles et faciles à utiliser.

Les paramètres de confidentialité

Un quart des jeunes entre 9 et 16 ans qui possèdent un profil sur un réseau social rendent leurs informations privées accessibles au public. Parmi eux, la majorité ne sait pas comment modifier les paramètres de confidentialité. Le manque de compétence joue donc un rôle important. Aussi l’attitude des parents a une influence importante. Ainsi, des profils accessibles au public se trouvent surtout parmi les jeunes qui n’ont pas d’autorisation parentale pour maintenir un profil. Il serait donc préférable que les profils des utilisateurs plus jeunes soient "privés" par défaut. Aussi, il serait important que des mesures visant à promouvoir les compétences soient encouragées.

Depuis plusieurs années, le projet "BEE SECURE" sensibilise les jeunes dans les écoles luxembourgeoises sur les dangers sur Internet.

Classification des contenus

Comme d’anciens rapports de l’EU Kids online ont montré, beaucoup d’enfants se voient confrontés à des contenus accablants comme des sites de pornographie (14% des jeunes entre 9 et 16 ans), des sites de haine (12% des jeunes entre 11 et 16 ans), des sites promouvant l’anorexie (10% des jeunes entre 11 et 16 ans mais 20% des filles entre 14 et 16 ans) et des forums de suicide (7% des jeunes entre 11 et 16 ans). Ces chiffres soulignent l’importance de systèmes de classification qui respectent la protection des jeunes sans trop diminuer l’accessibilité aux informations en ligne.

Les programmes pour la protection de la jeunesse

Un tiers des parents de jeunes entre 9 et 16 ans utilise des filtres techniques ou d’autres programmes de protection de la jeunesse. Un facteur déterminant pour l’utilisation de ces programmes est la compétence des parents. Ces mesures sont surtout importantes chez les enfants plus jeunes. Selon le Dr André Melzer, membre du groupe EU Kids Online de l’Université du Luxembourg, c’est surtout le fait que de plus en plus de jeunes enfants utilisent l’Internet que de telles mesures seraient importantes pour éviter les dangers liés à l’Internet. Néanmoins des recherches faites à l’université du Luxembourg ont montré que la plupart des parents ne sont pas conscients de l’existence de tels systèmes de protection.

Pour de plus amples informations

Le rapport "Towards a better Internet for children" [Pour un Internet plus sûr pour les jeunes] présente une synthèse des stratégies utilisées par les opérateurs pour protéger les jeunes utilisateurs des risques en ligne. À partir d’une enquête menée auprès de 25.000 jeunes et de leurs parents dans 25 pays européens, le rapport propose une étude sur l’efficacité de ces mêmes stratégies quant à la réduction des risques et de la victimisation des jeunes.

Pour accéder au rapport complet en anglais "Towards a better Internet for children" (Sonia Livingstone, Kjartan Ólafsson, Brian O’Neill and Verónica Donoso) cliquez sur le lien du site du projet EU Kids Online ci-dessous: http://www2.lse.ac.uk/media@lse/research/EUKidsOnline/EU%20Kids%20III/Reports/EUKidsOnlinereportfortheCEOCoalition.pdf.

Pour plus d’information veuillez contacter les membres de l’EU Kids Online (Georges Steffgen, André Melzer et Andreia Costa) à l’Université du Luxembourg.

Au Luxembourg, le projet BEE SECURE vise à promouvoir un usage des médias plus responsable. Enfants, jeunes, parents et pédagogues peuvent trouver des informations utiles sur www.bee-secure.lu (contact SNJ Tél.: 247-86400).

Information sur le projet et la recherche:

  • Le projet EU Kids Online vise à mieux connaître les pratiques numériques et les expériences en ligne des enfants ainsi que l’opinion de leurs parents sur les risques et une utilisation positive d’Internet. Il a pour objectif de promouvoir un usage sûr du cyberespace pour les jeunes. Le projet est financé par le projet européen Internet sans crainte (SI-2010-TN-4201001).
  • EU Kids Online a conduit une recherche auprès d’un échantillon de 25.000 jeunes entre 9 et 16 ans, et un des deux parents (ou tenant lieu), qui utilisent l’Internet dans 25 pays, par entretiens directifs à partir d’un questionnaire conduit entre mai et juin 2010. Certaines questions plus sensibles ont été complétées hors entretien.
  • Les pays qui ont participé à cette recherche sont l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Chypre, la République Tchèque, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, l’Espagne, la Suède, la Turquie et le Royaume-Uni. Des équipes de recherche croate, islandaise, luxembourgeoise, maltaise, russe, slovaque, suisse et lettone ont rejoint le projet.
  • Pour plus de résultats, voir Livingstone, S., Haddon, L., Görzig, A., and Ólafsson, K. (2011), Risks and safety on the Internet: The perspective of European children. Full findings. LSE, London: EU Kids Online. Autres rapports et détails techniques du questionnaire peuvent être trouvés sur www.eukidsonline.net.
  • La Stratégie européenne pour un Internet mieux adapté aux enfants est une action bénévole et coopérative lancée en décembre 2011 avec le soutien de la Commission européenne. Pour plus d’information cliquez sur le lien suivant: http://ec.europa.eu/information_society/activities/sip/self_reg/index_en.htm.

Un message du Service national de la jeunesse et de l’Université du Luxembourg/INSIDE