Présentation des résultats d'une étude d'impact du programme "Jeunesse"

Du 29 septembre au 4 octobre se déroule dans 30 pays européen la Semaine européenne de la Jeunesse, lancée par la Commission européenne. Cette semaine a pour but de sensibiliser les jeunes, mais aussi les adultes, au programme communautaire "Jeunesse".

Dans ce contexte Georges Metz, directeur du Service national de la Jeunesse et Michel Legrand, sociologue auprès de SESOPI, en charge de la réalisation de l'étude ont présenté les résultats d'une étude d'impact du programme "Jeunesse".

Bref aperçu du programme Jeunesse

En 1988, l'Union européenne a lancé le programme « Jeunesse pour l'Europe » destiné à soutenir les échanges entre les jeunes. Quelques années plus tard, en 1996, la Commission a proposé un programme d'action communautaire relatif à un Service volontaire européen pour les jeunes.

Ces deux programmes ont été intégrés dans le programme « Jeunesse », couvrant la période 2000-2006. La Commission a réservé un budget de 520 millions d’euros. Le programme est ouvert à la participation de 30 pays européens. Le programme donne ainsi la possibilité aux jeunes de vivre déjà aujourd’hui l’Europe de demain et favorise la cohabitation avec les pays et régions avoisinantes. Rien qu’en 2002, plus de 110.000 personnes ont participé à une activité dans le cadre du programme « Jeunesse » à travers l’Europe. « Leur vécu est un fondement important pour une Europe tolérante et intégrante », soutient Georges Metz, président de l’Agence nationale, gestionnaire du programme au Luxembourg.

Vers une nouvelle génération du programme

Le présent programme communautaire devra être renouvelé en 2006. Les piliers pour la prochaine génération du programme sont préparés par de larges consultations au niveaux national et européen.

Entre janvier et février 2003, la Commission Européenne s’est adressé aux personnes et individus ayant introduit une demande dans le cadre du programme « Jeunesse » dans le passé ou susceptibles d’en introduire une dans le futur. Le questionnaire, qui a connu un vaste écho au niveau européen est en cours d’évaluation.

La Commission a également demandé l’avis et des commentaires de la part des agences nationales, gestionnaires des projets au niveau national. Les agences en ont profité pour formuler leurs recommandations, notamment le maintien d’un programme « Jeunesse » distinct des autres programmes communautaires. L’étude, menée entre février et juin 2003, est également en cours d’évaluation par la Commission.

Une évaluation externe

La Commission a finalement désiré sonder par l’intermédiaire d’évaluateurs externes l’impact que le programme Jeunesse a eu au niveau des bénéficiaires directes, c’est-à-dire des jeunes-mêmes, participant à des projets dans le cadre du programme. Au Luxembourg, le SNJ a confié cette étude d’impact au Centre Intercommunautaire SESOPI. Ainsi, entre juin et août 2003, le SESOPI a procédé à une étude des dossiers, à des discussions de groupe, des interviews et l’envoi de questionnaires. Les commentaires ont été résumés dans un rapport final, présenté à la presse le 30 septembre.

L’étude d’impact au Luxembourg

« Le programme Jeunesse est considéré auprès des bénéficiaires pour la mobilité qu’il favorise, tant au niveau physique (la découverte d’un autre pays) qu’au niveau mental », constate Michel Legrand, sociologue auprès du SESOPI et auteur de l’étude d’impact. Le terme « ouverture d’horizons » est cité. Michel Legrand précise : « Passant en revue leurs expériences, nombre de jeunes se félicitent pour l’apport que le projet auquel ils ont participé ou qu’ils ont initié eux-mêmes a donné à leur développement personnel ». Les jeunes s’apprêtant à quitter l’école ont pu constater également des retombées positives quant à leur insertion sociale et professionnelle.

Un participant parle d’une « école de réalité » et dans les discussions de groupe ce terme se précise : Durant les échanges, par exemple, les jeunes ont la possibilité de découvrir d’autres cultures, d’autres pays, et « les autres » en général. L’Europe, souvent si lointaine et abstraite, reçoit des visages, des discussions intéressantes, des engagements communs, en bref, devient un vécu inoubliable. Plus que dans des cours classiques, le programme « Jeunesse » leur est une école vivante, bref, une « école de réalité ».

Tandis que les uns commencent à tirer les avantages de leurs compétences linguistiques, d’autres prennent goût à s’investir davantage dans ce domaine. Les jeunes engagés dans un service volontaire peuvent rapporter que c’est durant l'activité même dans le cadre du programme jeunesse, qu’ils ont fait « un grand bond en avant » au niveau des langues étrangères.

Les anciens volontaires citent en règle générale en premier lieu le développement personnel lié au volontariat. Ils ont appris à devenir indépendant, à prendre de l’initiative, à avoir confiance en soi, à développer leurs compétences sous leur propre régie – pour ne citer qu’une partie des fragments recueillis lors de l’étude.

Les jeunes ayant réalisé un projet personnel dans le cadre d’une « Initiative de groupe » rapportent les mêmes mots clés. Comme les volontaires, ils se sentent intégrés dans leur environnement, et réalisent qu’ils participent activement à la société.

Les mesures d’accompagnement, dont les animateurs, les éducateurs et les organisations de jeunesse sont les bénéficiaires directes, sont estimées en termes de formation continue et d’échanges d’expériences. En outre, elles favorisent les contacts internationaux et la création de partenariats durables. À terme, ces relations sont susceptibles d’améliorer considérablement les coopérations entre organisations dans les divers projets bilatéraux et multilatéraux.

L’étude d’impact a aussi permit de recueillir les critiques ou les suggestions proposées par les bénéficiaires. « En premier lieu, les acteurs souhaitent des procédures plus allégées pour l’obtention d’un cofinancement communautaire », résume Michel Legrand. Un suivi plus individuel, un travail plus approfondi sur le vécu lors des projets sont également cités. Surtout les associations de petite taille ou les individus ayant moins de possibilités attendent un futur programme plus clair.

« La phase de consultation a donné naissance à des commentaires très utiles et nous a fourni une image concrète de la perception du programme par les bénéficiaires », félicite Georges Metz. Les échos recueillis lors de cette étude sont attentivement notés au Luxembourg et à Bruxelles, où le futur programme « Jeunesse » est déjà en préparation.

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